Volontariat à Mendoza : 2 semaines comme un gaucho dans un ranch

Un des mes rêves à réaliser durant ce tour du monde était de travailler dans un ranch en Argentine. L’opportunité s’est présentée avec un volontariat à Mendoza, et l’expérience fut absolument géniale ! La famille est extra, j’y ai rencontré mon acolyte Philipe, le 2ème volontaire, et ai beaucoup appris sur la vie dans la campagne argentine. Mes missions, mes moments forts…retour sur 2 semaines inoubliables.

Désolée pour la qualité de certaines photos, mon appareil m’ayant lâché au milieu de mon volontariat :/

Volontariat à Mendoza : premier contact et arrivée au ranch

C’est sur le groupe de voyage Facebook « We Are Backpackeuse » que j’ai appris l’existence du ranch. Moi qui voulais travailler au contact des chevaux et améliorer mon espagnol, c’était l’occasion rêvée. J’ai donc directement contacter Caroline, propriétaire du ranch avec Javier, son mari, via WhatsApp. Caroline est belge, et je dois avouer que le fait qu’elle parle français était pas mal rassurant pour moi. En effet, à l’époque mon espagnol était vraiment balbutiant ;-).

Le contact a tout de suite été facile et agréable. Me sachant seule pour le jour de l’an, Caroline et Javier ont gentiment proposer de commencer mon volontariat à Mendoza plus tôt et que je me joigne à eux pour le réveillon. Hé oui, lorsque vous êtes volontaire là bas, vous faites partie de la famille !

La situation du ranch

Le ranch, pas mal isolé, se situe à quelques kilomètres de Mendoza. D’ailleurs pour l’instant il n’y a pas internet, et franchement, ça a contribué à la bonne expérience de mon volontariat à Mendoza. Dur dur de ne pas échanger de petits mots tous les jours avec Oliv, mais ce fut une vraie déconnexion !

Mon arrivée s’est faite en douceur. Dès le premier jour, j’ai fait la connaissance de Caroline, Javier, et Emilia, leur petite puce de 20 mois. Un vrai amour qui m’a fait un gros câlin quand elle m’a été présentée. De quoi mettre à l’aise héhé.

Volontariat à Mendoza : un réveillon 100% argentin

Le réveillon a été pour moi l’occasion de connaître un peu plus Caroline alors que je l’aidais à préparer le repas ! Etant à peu près du même âge et addict aux voyages, on s’est tout de suite très bien entendue. J’ai notamment appris à faire la chocotorta, une recette totalement décadente à base de dulce de leche, de crème fraîche et de biscuit au chocolat.  Au premier abord je n’aurai jamais cru aimer, mais vous verrez, c’est addictif ! Oui parce que évidemment je vous donne la recette ici haha.

Après cette après midi de cuisine avec Caroline, la famille de Javier est arrivée au fur et à mesure, chacun ramenant un plat sucré ou salé. Je peux vous dire qu’on a eu de quoi manger pour quelques jours ! J’avais ramené un panetonne et du crémant (enfin, une sorte de crémant trouvé à Mendoza lol) pour les remercier. Et on a partagé tout ça. Toute la famille m’a mise à l’aise et, bien que je ne comprenais pas grand chose, je ne me suis jamais sentie mise à l’écart ou mal à l’aise. La soirée a fini par un super feu d’artifice que l’on a regardé depuis le jardin. Un très bon souvenir.

El Jarillal : une histoire de famille

Vous croiserez très souvent Papi, le papa de Javier qui élève des lapins. Vous verrez également quotidiennement Dani, le frère de Javi, qui est le guide des balades à cheval. J’ai beaucoup bossé avec lui étant donné que j’étais la seconde guide durant tout mon séjour. Les amis et autres membres de la famille viennent aussi régulièrement, c’est toujours plein de vie et de bonne humeur au ranch.

Les débuts du ranch

Pour la petite histoire, il faut savoir que le ranch a été construit de A à Z par Javier. Un travail impressionnant et une ténacité qui force le respect, sachant qu’au tout début, Javi campait dans le jardin. Quand j’y étais, il y avait l’électricité depuis peu et on parlait même d’avoir la Wifi…

Aujourd’hui les installations ont tout le confort nécessaire. Les volontaires ont une chambre à eux avec leur salle de bain. Et cerise sur le sunday, il y a une superbe piscine avec vue sur les montagnes… Mais les projets ne manquent pas pour faire du ranch un vrai petit paradis.

…Et d’animaux

Durant votre volontariat à Mendoza, vous serez en contact permanent avec les animaux. Autant vous dire que j’étais aux anges ! Le ranch abrite 3 chiens, dont Bart, la terreur. En fait Bart est un vrai chien de garde, pur et dur. Pas question donc de lui faire des câlinous. C’est un petit papi, mais il ne faut pas s’y fier, il a en effet déjà tué plusieurs animaux, dont des chevaux !!

Les chevaux sont nombreux, une vingtaine. Quand j’y étais il y avait deux petits poulains, trop choux ! Mais vous trouverez également des lapins (dont des bébés qui grandissent à une vitesse hallucinante!), des poules, et des cochons. Du boulot en perspective !

Volontariat à Mendoza : mes missions au ranch

Si vous êtes volontaire au ranch, attendez-vous à bosser ! En effet, pas question de travailler 4 heures dans la journée et d’être à l’hôtel le reste du temps. Le principe à El Jarillal est simple : vous êtes un membre de la famille, vous travaillez comme eux et participez aux tâches comme vous le feriez chez-vous.

Une vision qui m’allait tout à fait. En effet, je ne me voyais pas compter mes heures et m’enfermer dans ma chambre le reste du temps. Ma première semaine a été particulièrement intense étant donné que Philipe est arrivé une semaine après moi.

Les missions durant un volontariat à Mendoza :

• Nourrir et s’occuper des animaux (chevaux, cochons, poules principalement).
• Soigner les animaux blessés s’il y a lieu. Lorsque j’y était, il y avait notamment deux chevaux.
  • La Guapa qui s’était blessée au niveau du creux du paturon avec un fil de fer.
  • Cependant, le pire était un cheval que Javi avait sauvé d’une mort certaine. En effet, son proprio avait laissé une plaie purulente se former au garrot. Comme il ne le soignait pas, l’infection était proche. Javi l’a donc racheté. Oui se sont des gens bien, je vous l’ai dit ;-)!

On devait donc nettoyer les plaies (dégueulasses et suintantes de pus !) et mettre différents onguents tous les jours, notamment pour empêcher les mouches de pondre dedans. Miam. Mais la bonne nouvelle c’est que, quand je suis partie au bout de deux semaines, les deux chevaux étaient en très bonne voie de guérison.

• Si vous savez monter à cheval comme c’est mon cas, vous accompagnerez sans doute Dani en balade. Pour ma part j’étais ravie, je montais souvent deux fois par jour.

• Participer à la préparation des chevaux avant et après les balades.

• Aider à l’accueil des touristes et au service du soir lors de l’asado (mettre la table, resservir, débarasser)

• Donner un coup de main à la tenu de la maison au quotidien et à la préparation des repas
• Missions de bricolage/jardinage ponctuelles en fonction des besoins

Mais rassurez-vous, même si le rythme est parfois soutenu, les moments de repos et de loisirs sont nombreux. De plus vous avez le droit à 1 jour de repos par semaine. Moi j’allais à Mendoza city me connecter pour parler à Oliv, donner des nouvelles à tout le monde et bosser ;-). Vous pourrez en profiter pour visiter la ville et les alentours qui m’ont bien plu.

Volontariat à Mendoza : une journée type

Le matin

8h- Le premier réveillé est celui qui prépare le petit déjeuner. On petit déjeune tous ensemble puis on débarrasse.

9h30- On enfile nos frusques et c’est parti pour la tournée bouffe des animaux. Les chevaux ont le droit à un mix de blé et d’avoine et du foin, parfois ce sont des brouettes de carottes, tout dépend ! Philipe était dédié aux cochons lol. En effet, j’ai découvert que ces animaux étaient des créatures goinfres, brusques et parfois bien concon hahaha. Bref, je n’étais pas rassurée des masses pour les nourrir alors que Philipe les adorait…Allez comprendre.

11h– Soit Caro ou Javier ont une mission pour nous, soit un fait un peu de ménage. Lorsque Emilia n’a pas école, il arrive aussi qu’on joue avec elle pour le plaisir ou pour la surveiller, lorsque Caro a besoin de faire quelque chose.

12h30- Préparation du repas et à table tous ensemble.

L’après-midi

13h30-15h ou 16h – Quartier libre. Pour la première fois de ma vie j’ai fait des siestes haha. Sinon je lisais, discutais avec Caro, apprenais l’espagnol ou profitais de la piscine fraîche !! Bonheur. Si on avait des balades de prévues avec un groupe important, on se remettait au travail vers 15h, sinon plus tard.

16h-17h – Dani arrive. On attrape les chevaux dans les enclos, on les panse et on les selle. Souvent une vingtaine de chevaux sont à préparer. Par contre oubliez tout ce que vous avez appris en centre équestre. La façon gaucho est différente à bien des égards de ce que l’on connait. L’harnachement (magnifique au demeurant), je n’en parle même pas haha. J’ai mis des jours à assimiler les noms en espagnol et comment mettre la selle et sangler.

17h- Les touristes arrivent de tous horizons : Beaucoup de Brésiliens, Israeliens, Américains, quelques Français… C’est génial de rencontrer des gens différents et d’échanger quelques mots avec eux. Cependant très souvent j’étais tellement speed que je discutais plutôt durant les balades.

17h30 – La balade commence. Je montais souvent Tranquito que j’adorai, ou le jeune cheval de Javier, un magnifique et immense Quarter Horse ! Autant vous dire qu’au début je ne faisais pas la fière. J’étais en début de marche et ai appris à connaître les sentiers par coeur (au début les chevaux m’aidaient bien). La balade se fait à travers des paysages arides de montagnes, et souvent un superbe coucher de soleil nous accompagnait.

19h- C’est parti pour la seconde balade (un groupe de touristes reste au ranch, discute et profite de la piscine tandis que l’autre part en balade).

20h – La nuit tombe et la priorité sont les chevaux. Nous devons les desseller et les nourrir. Les touristes quant à eux sont accueillis et invités à se mettre à table pour le gargantuesque asado et le magnifique malbec à volonté haha !

21h – A mon tour de manger, avec Javier, Dani et Philipe ou avec les touristes. Toujours un super moment de détente, de rires et un vrai régal.

22h- Les touristes, ravis (et souvent un peu bourrés^^) sont ramenés dans leurs hotels respectifs. Cependant il n’est pas rares qu’ils ne veuillent plus partir. On a même eu un bon pourboire une fois avec Philipe ;-). On range vite fait mais la (grande) vaisselle est laissée pour le lendemain matin car nous n’avons qu’une envie : prendre une douche et aller au lit !

Des journées bien remplies, parfois harassantes lorsque nous avions des groupes de 20 personnes, mais toujours passionnantes. Je me souviens surtout des franches rigolades et de l’entraide avec Philipe. On ne se laissait jamais tomber. J’ai également bien rigolé avec Dani qui a toujours le sourire et la pêche. Il a été super gentil et patient avec moi quand je ne captais rien ou sanglais à l’envers haha.

Ce que j’ai appris durant mon volontariat à Mendoza

Cette expérience humaine fut extrêmement enrichissante et j’ai rencontré des gens super. A côté de ça, j’ai également énormément appris sur la vie au ranch, le soin aux chevaux et la monte à la gaucho.

La culture argentine

J’ai mille fois plus appris durant ces deux semaines de volontariat à Mendoza que durant mon mois précédent en Argentine. Ayant été accueillie à bras ouverts, j’ai vraiment pu m’immerger dans la culture argentine. C’était très enrichissant de partager la vie de cette famille au quotidien.

Le cérémoniel du Mate

Dès le début de mon volontariat à Mendoza, Caro m’a initiée au mate. J’ai beau détester ça  (j’ai essayé plusieurs fois ça me donnait des hauts le coeur, comme quand le comprimé de Doliprane reste coincé dans la gorge. Je suis sûre que vous voyez de quoi je parle haha) je trouve le cérémonial super convivial.

Vous avez un maté (la calebasse où l’on boit), et une bombilla (paille de fer) pour tout le monde et le maté passe de main en main. Attention à ne pas remuer la préparation avec la bombilla pour ne pas vous retrouver avec plein de bouts d’herbe entre les dents haha.

Les cocktails partagés dans une grande pinte

Les jours de fêtes, on faisait de grands cocktails dans un immense pinte qui passait de main en main. Comme la cérémonie du maté, le partage et la convivialité sont les maîtres mots de la culture argentine. J’ai d’ailleurs appris quelques mélanges qui m’ont bien plu : Sprite/gentiane/citron ou encore Campari/jus d’orange. Le Fernet-coca par contre ce n’est pas possible DU TOUT.

Les surnoms

Là bas il est très commun de nommer les gens par une caractéristique physique ou un trait de caractère. Ce n’est jamais fait méchamment, c’est plus une marque d’affection.  Et puis aussi ce qui m’a fait rire c’est qu’on dit toujours « la » ou « le » devant les noms propres. Genre « la Caro », et il en va de même pour les animaux. Moi ça me faisait évidemment penser aux campagnes française du temps où on s’appelait « la germaine » ou « le dédé » haha.

Les asados

C’est LE repas typique. Je n’ai mangé de la viande que 3-4 fois mais c’était tout le temps un régal : bien saisie et juteuse. Mais ce que j’adorais c’était surtout les patates et tranches de butternut aux four à bois !  Le tout généreusement arrosé d’un délicieux vin rouge :  le Don Alejandro Malbec Roble (oui j’ai noté le nom). Vu que ça faisait quelques mois que je n’avais pas vu de vin, j’en ai profité lol.

Les moments forts de mon volontariat à Mendoza

En deux semaines j’ai vécu pas mal de moments mémorables :

La vie au Ranch :

• Pour la première fois j’ai expérimenté le départ au galop depuis l’arrêt ! Et j’ai découverte que les Quarter horse déchiraient.
• Mon petit poulain d’amour qui venait toujours poser sa tête sur mon épaule quand j’avais le dos tourné. Un vrai petit chou, très curieux. Par contre impossible de le caresser.

• La fuite des 3 petits (gros) cochons. Ils ont carrément défoncé le bas de leur porte en bois pourtant bien solide. Ils nous ont réveillé dans un boucan d’enfer en plein nuit ! Malheureusement l’un d’eux a été blessé par Bart la terreur. Vous avez déjà entendu un cochon hurler ? Ba ça glace le sang !
• La mini tempête ! Une fois en rentrant de balade le vent s’est levé et on a dessellé les chevaux sous un temps apocalytpique. Les tapis de selle s’envolaient, les chevaux paniquaient, les bâches volaient… Le tout de nuit, avec le sable et la pluie qui fouettent le visage !
• Le Zorro, petit renard noir trop mignon, que j’ai vu en pleine balade

Les moments partagés :

• Les moments où on galérait avec Philipe, par exemple avec nos brouette de carottes ^^
• Les discussions avec Caro : ses voyages, son futur mariage. Une personne géniale, attachante et très drôle
• Ma dernière soirée ! On a vidé toutes les bouteilles et fait des cocktails extraordinaires avec ce qui restait hahaha. Les mecs se sont souvenus de leurs shooter le lendemain ;-)
• Les bons petits plats de Caro : muffin à la banane, empanadas, frites à la belge…elle nous a chouchouté !

Il y en aurait encore bien d’autres !

Envie d’un morceau de vie 100% gaucho ?

Si vous êtes dans le coin et souhaitez une pause nature et authentique, n’hésitez pas à booker un tour directement auprès de Caroline sur whatsapp au : +54 9 261 382 8976

La balade et l’asado vous coûteront environ 35 euros, ce qui est clairement peu quand on voit la qualité du repas et des prestations. Notez que pour les végétarien/vegan on prépare en plus de la butternut rôtie ou un épi de mais, il suffit de le préciser à la résa.

Le transport A/R, les boissons à volonté, l’asado incluant viandes (en énorme quantité), salade, pomme de terre rôties et pain, et bien sûr la balade, sont compris. Et apportez votre maillot  et serviette de bain  pour profiter de la piscine au coucher du soleil ! Un must.

Etre volontaire à El Jarillal

Vous aussi vous souhaitez vivre cette expérience exceptionnelle de volontariat à Mendoza ? Voici quelques précisions.

• La durée requise est de 2 semaines minimum.
• L’expérience avec les chevaux est un vrai plus mais pas un critère déterminant pour autant. Néanmoins les critères changent en fonction des besoins du moment. Le mieux est donc de demander à Caro.
• Comme indiqué, ce ne sont pas des vacances, vous êtes reçu comme à la maison, mais en échange, on attend de vous un réel engagement. Ce qui est, après tout, le principe du workaway ;-)

Le mieux est de contacter Caro sur whatsapp au : +54 9 261 382 8976 ou via leur site, pour avoir toutes les précisions, elle vous expliquera tout cela bien mieux que moi.

Ainsi, si mon expérience en Argentine n’a pas toujours été concluante, je dois dire que mon volontariat à Mendoza a été une vraie réussite !  Effectivement, grâce à ces deux semaines, j’ai enfin pu goûter à la culture du pays qui me manquait tant en Patagonie. Merci encore à Caro et Javi, et belle route à cette super famille.