Amazonie péruvienne : 3 jours de rêve dans la forêt amazonienne

Sans même encore connaître la selva (forêt amazonienne), j’étais déjà tombée amoureuse de la région de l’Amazonie au Pérou. Ca a commencé avec Tarapoto, ça s’est poursuivi avec Iquitos (les articles arrivent je ne fais rien dans l’ordre lol). Cependant mon paradis à moi, ça a été la forêt !!

Je vous explique par quelle agence je suis passée, mes conseils pratiques, le détail de mes 4 jours de rêve et mon coup de coeur pour mon guide, Benjamin.

Quelle agence choisir pour partir en Amazonie ?

J’ai pour ma part choisi de partir 3 jours avec l’agence Amazon Untamed.  Je leur ai écrit quelques jours avant mon arrivée à Iquitos via leur page Facebook. Ronaldo, mon contact, a été un amour de A à Z ! Déjà, il est venu me chercher à l’aéroport d’Iquitos en moto malgré mes 2h de retard dont je n’avais pas pu l’informer (on roulait à toute berzingue sous la pluie^^). Ensuite, après s’être mis d’accord sur les prestations, j’ai réglé l’acompte et il m’a amené à mon hostel.

La prestation

Lorsque j’ai contacté Ronaldo, et plus tard quand on a convenu des prestations, je lui ai rabâché que je ne voulais PAS de zoo, de nage avec les dauphins et toutes ces conneries. En effet, je voulais simplement rester à ma place d’observatrice et respecter ce paradis.

Il m’a dit que, quand même, il y avait un petit refuge super dans lequel les animaux victimes de l’activité humaine sont recueillis et soignés. A voir… Par contre la bonne surprise à laquelle je ne m’attendais pas du tout, c’est d’avoir une visite de Belen inclue dans le prix. Je vous en parle plus bas !

De plus, je ne sais pas si c’est parce qu’il savait que j’avais un blog, mais j’ai été la seule à avoir un guide pour moi toute seule. Et quel guide ! Benjamin, petit papi de 69 ans et d’une mignonnerie absolue. Il est né en Amazonie et connaît la forêt comme sa poche. J’en ai appris des choses avec lui, c’est un puit de science.  Je vous en parle plus en détail plus bas car Benjamin est ma rencontre la plus marquante de ce tour du monde.

Prix: 550 soles soit 149 euros

Prestations : Visite de Belen (marché + tour en barque), trajet au coeur de la selva pour 3 jours nourrie, logée, avec un guide rien que pour moi.

Les activités comprises  :

• marche en forêt pour connaître et goûter les plantes, fleurs, fruits
• observation des animaux d’Amazonie
• balade en barque pour voir les dauphins gris et roses
• nuit en tente au coeur de la forêt et observation des animaux de nuit
• tentative (foireuse) de pêche au piranha

Soit un excellent rapport qualité/prix !!

Mon avis sur Amazon Untamed

Le positif

J’ai écumé tous les organismes éco responsables pour mon séjour en Amazonie, mais les prix étaient juste hallucinants. Je n’aurai pas pu me le permettre. Quand j’ai vu les super commentaires d’Amazon Untamed, j’ai contacté directement Ronaldo via la page Facebook.

Je ne regrette pas d’être passée par Amazon Untamed car Ronaldo est top, serviable, de bons conseils. Le camp est super bien placé, vraiment au coeur de la forêt et j’ai réalisé pas mal de rêves durant ce séjour. Et puis j’ai rencontré Benjamin !!

Le négatif

Cependant une chose m’a gêné : que la protection de la faune d’Amazonie passe parfois après les demandes de touristes stupides.

Je vous explique. Au camp de base, sur demandes de certains abrutis de touristes, les guides allaient chercher des paresseux ou des serpents dans la forêt pour les faire passer de bras en bras afin que les gens puissent prendre des photos. Je ne comprends pas ce besoin de s’approrier, de toucher… Restez à votre place bordel, ce sont des êtres vivants pas des peluches.

Non seulement cela stresse fortement les animaux, mais vous pouvez également leur transmettre des maladies. En effet, j’ai appris lors de ma visite au Jaguar rescue Center au Costa Rica que les paresseux étaient extrêmement stressés quand on les manipulait. Ce qui joue en leur défaveur, ce que ce ne sont pas les animaux les plus expressifs du monde…

Mais le pire a été la visite au zoo qu’on a voulu me faire passer pour un super refuge… Je vous raconte plus bas.

Alors par qui passer pour découvrir la selva ?

Si vous avez les moyens, plusieurs lieux (souvent gérés par des non locaux…) proposent une approche durable et respectueuse de la forêt amazonienne. Le mieux selon moi est de contacter un guide sur place directement, sans forcément passer par une agence. Et c’est là qu’intervient mon petit Benjamin adoré !! 

Sinon je vous recommande Amazon Untamed pour son rapport qualité-prix.

Il aime sa forêt et on a longuement parlé (enfin dans la limite de mon espagnol) du respect de la forêt. Je lui ai un peu pris la tête sur le fait de ne pas faire passer les envies stupides des touristes avant tout. Je lui ai dit de les envoyer chier, ce qu’il ne peut évidemment pas faire vu que c’est son (tout petit) gagne pain. A minima, moi ce que j’aimerai, c’est qu’au lieu de dire amen à toutes les demandes, il explique aux touristes pourquoi ce n’est pas bon pour l’animal de faire ça.

C’était très intéressant car Benjamin est très conscient de cela, même s’il considère qu’il n’a pas trop d’autres choix que de jouer le jeu des touristes. D’ailleurs je l’ai engueulé d’aller chercher un serpent mais il a refusé d’aller chercher un paresseux. Bref je vous le recommande à 1000%, il est courageux, drôle, humble, sage, je l’adore.

Pour le contacter : +51 910243668

On s’écrivait régulièrement, mais là ça fait un bout de temps que je n’ai pas eu de nouvelles et j’ai eu un message sans réponse…J’espère qu’il va bien ! Mais du coup je ne pourrai pas vous garantir qu’il fait toujours guide. Cependant, une fois sur à Iquitos, je suis sûre que vous pouvez vous faire conseiller des guides de choc et indépendants.

3 jours de rêve au coeur de l’Amazonie avec le meilleur guide

Jour 1 : Visite de Belen et de son marché

Avant de partir en forêt, on reste à Iquitos pour la visite de Belen, village connu pour son marché et ses maisons sur pilotis !

Tour en lancha

Ronaldo et la trop sympa Nadège, viennent me chercher à l’hostel. Nadège est une amie à lui qui vient de France et vit ici avec ses 2 filles.

C’est partie pour la visite de Belen et ses maisons sur pilotis. C’est très dépaysant et j’adore l’ambiance. Malheureusement, à peine suis-je arrivée que mes yeux sont directement attirés par les déchets. Une tonne de bouteilles en plastiques jonchent le sol, juste sous les maisons sur pilotis (l’eau était basse). Du coup je ne vous cache pas qu’il y a parfois des odeurs extraordinaires, mais on s’y fait.

Nous voguons 35 minutes environ, et c’est juste merveilleux. Je suis dans un autre monde, c’est plein de vie. Les enfants jouent au ballon dans l’eau, il y a des stations service flottantes, une femme nettoie des boyaux dans l’eau. Ronaldo m’explique que  des petites barques servent de toilettes, et que le tout tombe directement dans l’eau. Ha oui ok ^^.

Retour sur la terre ferme

Une fois revenue à terre, des enfants s’approchent tout sourire vers nous. Et là, je vois qu’ils jouent avec un paresseux. Ils le manipulaient sans délicatesse et la pauvre bête avait l’air complètement démunie.

 J’ai eu tellement mal au coeur pour cette petite créature que j’étais vraiment en colère. Les enfants étaient tout fiers de me le montrer, ils ne devaient pas s’attendre à cette réaction qui n’était pas dirigée contre eux évidemment.

Ronaldo m’a expliqué que les paresseux étaient parfois capturés petits et offerts aux enfants, ce qui est interdit… Il y a une police dédiée à la protection de la faune sauvage d’Amazonie qui intervient régulièrement pour ce genre d’affaire. Moi je voulais prendre le paresseux pour le confier à un refuge. Ronaldo m’a assuré qu’il le signalerait à la police en question…

Le marché de Belen

Bienvenue au paradis, ce marché n’est qu’émerveillement et exotisme. Ronaldo m’explique toutes les plantes médicinales d’Amazonie. Et oui, la forêt est notre pharmacie et ça me fascine de voir que pour chaque maux, il y a un remède naturel à portée de main. On me fait goûter des liqueurs à base d’écorces, et j’achète un remède naturel contre les moustiques.

Un bout de bois naturellement en forme de pénis trône fièrement sur un stand. Je vous laisse deviner ses vertues. Après il y a également les trucs plus farfelus et pas du tout eco-friendly. Genre un pauvre serpent en bocal, ce dernier (quand il est vivant) hypnotise et cette « préparation » est sensée attirer aveuglément les clients dans votre commerce ^^. Bon je n’ai pas dis que tout était scientifiquement prouvé hein.

Côté bouffe, vous trouverez les classiques suris, soit ces grosses larves grillées qui font la moitié de mon majeur. je voulais goûter (oui ma curiosité est sans borne) jusqu’à ce que Ronaldo m’explique que c’était tout huileux à l’intérieur. Genre tu croques dans une capsule de gras quoi. Là, ça m’a donné la gerbe haha.

Comme dans tous les marchés, faites attention à vos affaires !

Mercado, Iquitos 16006, Pérou

Horaires : 6h-18h, fermé le dimanche

Fin de journée

Nous rentrons sur Iquitos pour que j’achète mon billet de bateau pour Santa Rosa. En effet, après Iquitos je rejoindrai la Colombie par la forêt amazonienne :D !! Je l’ai acheté chez Eduardo sur les conseils de Ronaldo. C’est 150 soles, soit moins cher que prévu, pour un départ à…3h du mat ! Puis j’assiste au coucher du soleil sur le malecon où je reste pour profiter de l’ambiance trop cool. Aux petits stands, vous pouvez acheter  des mangues jaunes ou vertes découpées et les trop bons juanes (des morceaux de poulet enveloppés dans du riz cuit et recouverts de feuilles de bananier pour être dorés au feu).

Jour 2 : Découverte de la selva d’Amazonie

Au réveil, je meurs de faim. Du coup j’achète 2 petits sandwich omelette + sauce aji (poivron) à une petite mamie qui a son petit stand de fortune devant chez elle. Elle était tellement chou ! Elle me met mon jus à emporter dans un sachet plastique avec une paille. Oui pour le côté zéro déchet, on n’y est pas encore. J’en ai pour…2 soles soit 50 cts lol.

Ronaldo vient me chercher pour m’emmener au port de Nanay en moto. Je laisse le gros de mes affaires (ordi, appareil photo…) à la proprio de l’hostel The Amazon Within (dont je vous parlerai dans mon article sur Iquitos) qui les garde dans sa chambre. Je ne garde que le stric minimum (voir ma liste ci-dessous).

De là, l’aventure commence car on voyage en peque-peque, bateau à moteur qui prend un peu l’eau haha. C’est beau beau beau. Je souriais béatement. Il y avait des dauphins roses mais j’avais toujours un train de retard pour les voir.

L’arrivée au camp

1h après, me voilà au camp. Je suis accueillie par un petit papi au visage rieur qui me félicite pour mon espagnol. C’est Benjamin. Donc déjà, je sais qu’il est gentil et menteur mdr. C’est trop beau : des baraques en bois, un espace commun avec plein de hamacs et les petits oustitis pygmés qui surgissent, les perroquets qui mettent l’ambiance… Un paradis ! J’ai une chambre de deux rien que pour moi, avec une bonne moustiquaire fournie.  Il n’y a ni électricité ni eau courante évidemment.

Benjamin m’emmène dans la forêt, m’explique les arbres et les plantes. On voit des paresseux et je goûte la boisson typique des indiens d’Amazonie, la chicha. C’est une boisson faite à partir de racine de yuca bouillie, écrasée, mâchée, crachée puis fermentée grâce aux enzymes de la salive. Et ben c’est pas dégueu !  Légèrement pétillant et rafraîchissant, on dirait du Kombucha.

Expédition bivouac dans la selva

Après un bon repas, je pars avec Benjamin dans la selva pour notre nuit en tente !! Je suis trop contente. Il me prévient qu’il risque de bien pleuvoir, mais moi, rien à foutre, je pars la fleur au fusil.

En route Benjamin me montre et me fait goûter plein de fruits inconnus et délicieux. Il m’explique comment il soigne tous ses petits bobos et maux de dos grâce aux arbres (infusions d’écorces, cataplasme de sève, feuilles à mâcher). Moi franchement, ça me fascine.

Arrivés à l’emplacement, nous montons notre campement de fortune. Une pauvre bâche protège ma tente et la moustiquaire de Benjmain. Mais déjà une tonne de moustiques affluent. On est obligé de manger chacun de notre côté pour les éviter. Et quel repas : 2 oeufs et 2 patates à l’eau. Ha ba on s’est mis bien haha !

Observation des animaux de nuit

Après s’être reposés, on se réveille en plein milieu de la nuit pour observer des animaux. Je n’ai jamais vu autant de moustiques dans ma vie. Il y en a tellement que ça fait un bourdonnement assourdissant. Je suis obligée d’enrouler ma tête dans un foulard. Limite je ne vois rien lol. Mais à part un pauvre crapaud et une mygale, c’est la misère. Je suis quand même contente de pouvoir avoir la mygale qui se balade sur mon bras. Ca fait des ptits guilis. Si on ne fait pas de geste brusque il n’y a aucun risque qu’elle nous morde.

Nous rentrons donc brecouilles lorsque nous nous faisons surprendre par la pluie. Et ça sera comme ça toute la nuit.

Ma nuit sous la pluie dans la selva

Alors, pour resituer les choses, je n’ai dans ma tente ni tapis de sol, ni sac de couchage, ni rien du tout. Juste mon petit corps et le sol haha. Je m’enroule comme un burrito dans mon poncho et me réveille en sursaut 5 fois durant la nuit car…Il y a 5 cm d’eau dans ma tente. Et j’ai froid. 

Bref, j’ai fort bien dormi.

Par contre, moi qui ne supporte aucun bruit en ville, j’adore dormir dans la jungle !! Déjà durant ma nuit sur la plateforme au Costa Rica j’avais beaucoup aimé. Et là, le bruit des crapauds, le chants des oiseaux, je ne sais pas, ça a quelque chose d’apaisant qui me berce.

Jour 3 : Visite du village d’origine de Benjamin

Au réveil, vous imaginez bien que j’ai la tête dans le cul et j’ai faim. Mais ça va, Benjamin avait prévu une orange pour deux mdr (cet homme ne mange t-il donc rien ?). Du coup, il me gave de fruits de la forêt sur le chemin. Et on voit des petits singes tout choux.

Arrivés au camp, tout le monde hallucine qu’on ai passé la nuit dehors avec la pluie. Une douche, des pancakes (beaucouuuup de pancakes) et au lit !

Au réveil, Benjamin m’emmène dans le village indien où il est né. En chemin on voit des oiseaux (dont un qui, quand il crie, a la voix d’un gamin qui dit « mamaaaan »), et un petit singe marmouset beaucoup trop chouuuu. Je goûte aussi mes premières pomma rosa. Une petite pomme qui a effectivement un arôme tout doux de rose. C’est délicieux.

  

Comme il pleut, nous faisons une pause chez des amis de Benjamin et je me fais des petits potes.

Rencontre avec un chaman

Retour au camp où se trouve un groupe de personnes faisant une retraite Ayahuasca. L’ayahuasca étant une préparation hallucinogène ayant des versions curatives. En gros, ça fait vomir. La plupart des gens étaient un peu perchés mais sympatoches. Durant leur retraite ils méditent, font du yoga, des cérémonies, etc.

Carlos, le chaman, se prend pour un gourou, et je crois qu’il me draguait un peu. Il voulait que je fasse le rituel avec eux et a touché mon front pour sentir mon énergie lol. Evidemment, j’ai un halo de lumière aveuglant et une bonne énergie incroyablement extraordinaire haha. Il n’allait pas me dire que j’avais une aura toute merdique hein. Moi j’ai refusé de boire l’Ayahuasca. Les drogues, c’est un des rares trucs qui me fait peur. De plus, les morts/accidents d’occidentaux qui s’y essayent ne sont pas rares.

Balade en barque pour voir les dauphins roses d’Amazonie

Vers 15h30, on se met en route avec Benjamin pour l’activité que j’attendais le plus : aller voir les dauphins roses d’Amazonie !! On emprunte un petit canot en bois à un voisin, et c’est absolument magique au coucher du soleil.

Je pagaie devant et Benjamin à l’arrière n’en fout pas une. Ca le fait beaucoup rire ^^.

Au fur et à mesure, de plus en plus de dauphins roses et gris sautent de partout autour du canot. Je suis comme une folle, c’est un moment magique. 

Et vous ne savez pas ce qu’il y a à quelques mètres ? Un bateau-bar qui diffuse de la musique de merde à plein régime et des gros cons qui flottent en gilet de sauvetage, un verre d’alcool à la main. Mais bordel, l’être humain est-il toujours obligé de tout abîmer. J’ai halluciné de voir ça dans un lieu pareil, qui invite juste à la discrétion, à l’observation et à l’humilité.

Bon anniversaire Benjamin

On rentre à la nuit tombée et, quand même, ça me fait de la peine que Benjamin ne fête pas ses 69 ans dignement. Je lui dis que je veux qu’on marque le coup et que je veux l’inviter. Du coup, il m’emmène dans une petite baraque en bois qui fait épicerie/bar, avec une ampoule dénudée qui clignote au plafond, et un petit enfant qui courre zizi à l’air haha.

Il insiste pour nous payer la bouteille de bière, et me parle de sa vie, de l’Amazonie. Un beau moment.

Jour 4 : tentative de pêche au piranha et retour

Levée à 5h30, me voilà partie avec Benjamin pour observer les oiseaux dans un endroit absolument magique !! Ecoutez-moi cette merveille.

On voit plein d’oiseaux, de ouistitis et toujours le même paresseux qui n’a pas bougé d’un poil en trois jours.

 On s’installe dans une petite barque avec les oiseaux qui chantent en fond, c’est trop trop cool.

Benjamin me fait une canne à pêche avec une branche d’arbre, un fil et un morceau de poulet. J’attrape des feuilles et des branches. Je suis trop fière mdr.

Zoo de merde et coup de gueule

De retour au camp, après le petit déjeuner, Carlos me tient la jambe. Il veut absolument que je vienne avec son groupe voir un « super refuge » qui s’est révélé être un gros zoo bien détestable. Ce n’est pas faute de lui avoir répété que je ne supportai pas les zoo et les lieux pour touristes qui ne respectaient pas le bien-être des animaux. Je lui ai posé la question au moins 5 fois de savoir d’où venaient les animaux, si c’était un vrai refuge, si les animaux étaient respectés…Il m’a assuré que c’était irréprochable, j’ai donc vraiment eu l’impression qu’il me mentait, voire qu’il m’a un peu prise pour une conne. 

Et donc, j’ai fait du boudin

J’ai donc eu le droit au bon zoo de base. Avec les employés qui passent les crocodiles et serpents de mains en mains et qui, pour cela, les réveillent 10 fois par jour pour chaque groupe de touristes.

Evidemment, je suis passée pour la rabat-joie car j’étais hors de moi, refusais de prendre les animaux et expliquais à tout le monde pourquoi. C’est incroyable comme les gens sont stupides quand ils veulent la meilleure photo Instagram.

Quand j’ai gueulé auprès de Carlos, il m’a dit « je sais bien que tu détestes ça, c’est pour ça, je te dis, reste avec moi et mon groupe un jour de plus, c’est gratuit et je t’emmène à l’île aux singes » qui apparemment est un vrai refuge. Foutage de gueule vous avez dit ? Autant vous dire que je l’ai bien envoyé chier.

Retour ensuite à Iquitos avec Benjamin qui était en congé pour quelques jours. Je lui fais un gros câlin et lui donne RDV le lendemain pour que je l’invite au resto pour son anniversaire.

L’ anniversaire de Benjamin au marché de Nanay

On a choisi d’aller au marché de Nanay car je rêvais d’y aller. Il s’était fait tout beau avec sa chemise blanche, c’était trop mignon.

On a fait un tour, il m’a présenté aux vendeurs et expliqué les différents produits. Puis on a choisi un stand et je lui ai dit de commander tout ce qu’il voulait. Avec des yeux gourmands il a choisi des poissons grillés, des bananes au barbecue, du jus de camu camu, de l’alligator. On s’est vraiment vraiment régalé et, de son aveux, il s’est pété le bide haha. Il était tellement content qu’il m’a fait ma journée.

Côté pratique : le quotidien au camp

Les trois repas par jour sont gargantuesques et délicieux. Vous aurez le droit à du poisson chat de l’Amazone et du piranha (ce n’est pas fou, il y a plein de petites arrêtes) pêchés de frais sur place, des pancakes, des fruits, tout le temps du riz et plein de crudités, du jus de fruits frais... On partage les repas tous ensemble et j’aime beaucoup parler aux guides qui, malheureusement, font table à part. Moi je voulais trop manger avec Benjamin, alors je lui ai demandé de se joindre à nous mais il était gêné (ou juste voulait être tranquille, ce que je peux comprendre).

Il y a un toilette/douche à l’eau froide pour tous. C’est ça qui fait le charme. Hey vous êtes en pleine forêt amazonienne hein. Pour recharger vos appareils, le générateur électrique est activé durant la pause de midi.

Que prévoir dans votre sac pour l’Amazonie?

• Prévoyez des vêtements longs et amples, même s’il fait chaud. C’est le meilleur (et quasi unique) remède contre les moustiques en Amazonie.
• Lampe frontale
• Un sac de plongée hermétique pour protéger vos papiers etc.. de l’eau
• Poncho de pluie. En Amazonie les pluies ne blaguent pas.
• Répulsif moustique (même si sincèrement ça marche quedal) et traitement anti palu si vous désirez
• Un appareil photo résistant à l’humidité
• Un livre pour vous occuper et attendre que les pluies diluviennes se calment. Moi j’avais emprunté un livre d’espagnol à mon auberge et je sortais des nouvelles expressions (parfois HS) tous les jours à Benjamin. Ca le faisait beaucoup rire.
• Des bottes en caoutchouc vous seront prêtées

Mon coup de coeur pour Benjamin

Si cette expérience a été aussi inoubliable pour moi, c’est en grande partie grâce à Benjamin. Un sourire illumine toujours son visage et il est curieux de tout. Sa vie n’est pas facile, mais il ne se plaint jamais, travaille avec toujours autant de passion à 69 ans, et ne se pose pas de question.

• Il m’a touchée parce qu’il n’a jamais eu les moyens de voyager au Pérou et me regardait avec de grands yeux quand je lui racontais le Machu picchu ou mes histoires de tour du monde. Et oui, il n’est jamais sorti de l’Amazonie.
• On a trop ri quand il m’engueulait parce que je ne voyais jamais ce qu’il me montrait. Si bien que je finissais pas dire « oui, oui je l’ai vu » alors que pas du tout.
• J’ai été émue quand il m’a présenté sa fille et sa petite fille. Il m’a invité chez lui et à rester manger avec sa famille. 

• Il m’a touchée quand, à 69 ans, il m’a sortie son compte facebook, son smartphone et sa perche à selfie qu’il ne savait pas faire fonctionner^^.

Benjamin, c’est cette personne géniale qui n’a rien, mais qui donne tout. Il a refusé que je lui donne un pourboire malgré mon insistance. Quand je suis partie, il m’a montré fièrement son petit carnet rempli de mots des touristes de partout dans le monde. Il garde précieusement toutes leurs coordonnées et les appelle « ses amis de partout dans le monde ». C’est sa façon de voyager à lui.

Pour moi, l’Amazonie, c’est Benjamin !!

Benjamin m’a fait promettre de revenir, j’aimerai vraiment pouvoir le faire !

L’importance de préserver l’Amazonie

J’en profite pour vous parler de l’importance de préserver ce paradis sur terre. Il en va de la survie de tellement d’espèces extraordinaires, une biodiversité de malade. On en a déjà tellement détruit, ça me brise le coeur. Nous sommes tellement stupides que nous creusons notre propre tombe avec entrain.

Je vous invite à lire cet article et voir cette super vidéo pour comprendre les dangers de la destruction de l’Amazonie, et de notre environnement de façon plus globale. Je vous invite également à prendre connaissance ce que l’on peut faire, à notre échelle, pour ralentir le processus. Supprimer la viande étant le geste ayant le plus d’impact (et le poisson !! C’est un autre combat tout aussi, voire plus important, dont je vous reparlerai).

J’espère que ce récit en mode journal de bord vous a plu ! On se retrouve très vite avec mon article sur Iquitos <3.